« Au regard de la mort et de l’impermanence de toutes choses,
Nos projets ordinaires ne sont que duperies.
Comment se fier aux huit préoccupations mondaines
Aussi évanescentes que les couleurs de l’arc-en-ciel ? »
DRIGUNG JIGTEN GONPO (1143-1217)
Les enseignements bouddhiques mettent l’accent sur une liste de huit choses transitoires dans la vie – celles qu’on appelle « les huit préoccupations mondaines » – qui sont:
le gain (lābha en sanskrit),
la perte (alābha),
le plaisir (sukha),
le déplaisir,
la douleur,
la souffrance (dukkha),
la renommée (yasha),
la honte,
la disgrâce (ashaya),
la louange (prashamsā),
le blâme,
les critiques acerbes (nindā).
Une petite réflexion assez pertinente de Cyril Dion :
“Vous vous rendez compte que, là, on est en train de se dire qu’on va mettre une espèce de truc devant le soleil ou envoyer des paillettes dans l’espace… plutôt que de rouler à 110 km/h au lieu de 130.
C’est quand même ça qu’on est en train de se dire. Vous vous rendez compte du degré de folie, quand même ?”
“Le problème c’est que le temps et l’énergie que vous mettez là-dedans, on ne le met pas dans autre chose.”
“À un moment, il faut se demander : “Comment on a envie de vivre ?
Qu’est-ce qui nous rend heureux, profondément ?
Est-ce que ce qui nous rend heureux c’est d’avoir de plus en plus de trucs, d’en acheter sans fin, d’avoir toujours le dernier smartphone ?
Ou est-ce que ce qui nous rend heureux, c’est d’avoir des relations extraordinaires avec les gens qui sont autour de nous, de pouvoir marcher dans la nature, de pouvoir manger des choses qui nous rendent en bonne santé, de pouvoir un peu méditer, aller nager dans la mer…
Tout ça, en fait, est un peu déconsidéré dans cette espèce d’imaginaire qu’on a qui nous fait croire qu’il faut absolument avoir un déluge de gadget et acheter toujours plus de trucs pour être heureux.
C’est pas ça.”
ça pique un peu non ?
Cela me rappelle les études d’un certain VEBLEN…
J’avais déja fait un post…
Explication sur cette théorie fondamentale dite de la classe de loisir de Thorstein Veblen
La classe de loisir est constituée par les élites capitalistes. Dans Théorie de la classe de loisir, Thorstein Veblen pense les rapports de classe non pas dans la perspective marxiste, du point de vue de la production, mais en partant de la consommation. Cette originalité d’approche révèle que les rapports de classes sont davantage animés par l’envie que par le conflit.
La classe de loisir est mue par la recherche de l’honneur.
Veblen montre qu’elle est née bien avant l’émergence du capitalisme industriel, dans le passage de la sauvagerie primitive, où la vie était pacifique, à la barbarie des sociétés guerrières.
En effet, ces dernières distinguaient en leur sein, d’une part, des classes inférieures cantonnées à la production et, d’autre part, des classes supérieures qui se consacraient à des tâches plus dignes, dont la finalité n’est pas la subsistance, et ayant valeur de prouesse.
La classe de loisir s’érige ainsi sur le travail indigne, sans éclat et déshonorant de la classe laborieuse. « Les occupations, écrit Veblen, qui entrent dans la catégorie de l’exploit sont dignes, honorables, nobles ; les autres, surtout celles qui ne vont pas sans assujettissement ou soumission sont indignes, dégradantes, viles.
Le concept de dignité, de valeur, d’honneur, appliqué aux personnes ou à la conduite est d’une grande conséquence pour l’évolution des classes et des distinctions de classes » (Théorie de la classe de loisir).
Les lieux de cette supériorité de rang sont le gouvernement, l’armée, l’Église et les sports.
Ils requièrent à la fois un certain tempérament, porté à l’affirmation, la rivalité et l’offensive, ainsi qu’un physique adapté.
Veblen en déduit que les valeurs de la classe de loisir (la propriété privée, la brutalité, la prédation, voire la fraude) sont en contradiction avec celles de la société industrielle (la probité, la diligence, la solidarité)…