» Eh bien, vous avez raison, ce n’est pas bon, mais le train a quitté gare.’
Si le train est parti, il vaudrait mieux qu’il déraille bientôt,
sinon la planète, et nous tous, serons en pleine action »
James Hansen en se référant au système thermo industriel capitaliste.
La transition écologique aura-t-elle lieu ?
Ben…non… car les sociétés humaines sont incapables de consentir à des sacrifices violents et de grande ampleur avant d’y être acculées par la nécessité et la peur.
Aussi une transition concertée reste sans exemple dans l’histoire.
C’est la conclusion sous-jacente d’un historien comme Jean-Baptiste Fressoz.
Pour lui et pour d’autres, la psychologie humaine et l’histoire des innovations techniques convergent vers cette conclusion que nos civilisations technologiques ont bien peu de chances de faire ce qu’il faudrait faire dans le temps imparti.
Elles attendront jusqu’à ce que l’émotion la plus profonde et la plus primitive de toutes, la peur, gagne les esprits et fonde des consensus.
Il sera alors bien trop tard pour une transition concertée et bien ordonnée, il ne restera plus que le recours à des expédients de géo-ingéniérie qui comportent de grands risques mais qui sembleront alors préférables à la certitude d’une planète calcinée.
Par analogie, dès 1835, Gustave de Beaumont, un ami de Tocqueville, se posait la question de l’esclavage en Amérique et de savoir comment les Etats-Unis pouvaient en sortir vite et sans violence.
Pour en conclure qu’une sortie pacifique de l’esclavage lui semblait hautement improbable, parce que les habitants du Nord ne consentiraient pas à indemniser les esclavagistes (il n’est même pas envisagé d’indemniser plutôt les esclaves),et que ceux du Sud ne voyaient pas la nécessité d’un changement de leur modèle économique.
Et comme l’institution même de l’esclavage était d’évidence incompatible avec les principes démocratiques de l’Union, Beaumont prévoyait la guerre, seule façon de créer la nécessité.
Elle viendra en 1861.